Moulook a vocation à accompagner les célibataires en quête d’engagement dans les défis qui les attend. À l’occasion de notre lancement, nous consacrons une série d’entretiens avec des personnes célibataires ou en couple, qui partagent avec nous leur rapport au mariage. Cette semaine nous commençons avec le témoignage d’Isa. Né en Côte d’Ivoire, Isa est baoulé et agni. Il vit désormais en région parisienne. Son rapport au mariage s’est transformé au fil des années. Il trouve sa voie en se ré-appropriant la notion de mariage qui dans sa tradition marque une étape décisive. Avec lui, on s’interroge sur la manière dont la migration amène à reconsidérer certaines traditions, ne serait-ce que parce que la perpétuation de ces traditions rencontre des limites très concrètes.

“J’ai envie de me marier, de pérenniser quelque chose mais en le reformulant”

Salut Isa, la première question que je voulais te poser c’est sur ton rapport au mariage et aux traditions. Est-ce que d’où tu viens le mariage a une signification importante ? Est-ce que ça t’apporterait de pérenniser les traditions ou est-ce que tu comptes avoir une autre approche ? 


J’avoue que dans mon contexte ivoirien et baoulé/agnii, nous sommes très attachés aux traditions y compris le mariage…Parce qu’il y a des mariages coutumiers, des vêtements traditionnels, des actes particuliers en rapport au mariage. Et moi j’avoue que je me vois me marier et répéter un mariage traditionnel, où  je porterai les vêtements appropriés, où mes parents vont m’initier au processus. Je pense que ça se fera, et ça me tient à cœur de le faire, quel que soit l’endroit où je me trouve.

Par exemple, là je suis en France, et ça m’importe malgré tout. Ça se fera aussi en incluant la personne avec qui je suis. S’il y a une tradition à faire de son côté, on le fera.

 

Est-ce que le mariage c’est quelque chose que tu abordes dès le départ, ou est-ce que ça vient après ?


Je suis très conscient que ce n’est pas l’union ou dès le mariage que quelque chose se passe. C’est pas le début, ni une étape à proprement parler, je le vois plus comme une façon d’affirmer les choses auprès de Dieu et des siens. Avant j’avais un rapport au mariage qui était décisif, car dans ma tradition c’est aussi une condition pour que quelque chose se passe. Parce qu’on ne peut pas imaginer une union sans mariage. Et c’est vrai que maintenant je me réapproprie le mariage. On nous transmet une coutume, une tradition, le sens que le mariage doit prendre, mais je pense qu’il faut aussi nous-même le repenser.

On nous transmet une coutume, une tradition, le sens que le mariage doit prendre, mais je pense qu’il faut aussi nous-même le repenser. Quand je le re-pense, je me rends compte que c’est quelque chose que tu investies, que tu peux le remplir de ce que tu veux.

Quand je le re-pense, je me rends compte que c’est quelque chose que tu investies, que tu peux le remplir de ce que tu veux.  J’ai envie de me marier, de pérenniser quelque chose mais en le reformulant. Le sens que je lui donne est peut être moins décisif : ça veut pas dire que je vais pas le faire, mais que je choisis d’investir les contenus spirituels, culturels qui me parlent. Je ne crois pas que le mariage soit une baguette magique. Du coup maintenant, si il y a rencontre bien sûr qu’il y a quelque chose qu’on peut amener sur le mariage. Est-ce qu’on voit quelque chose qu’on a envie de vivre ensemble? Il y aura probablement des changements sur les traditions compte tenu du contexte où je suis et selon la personne avec qui je suis…

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